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Le réseau national

Texte d’appel à la réunion du 17 décembre 2005

mardi 9 mai 2006 par Administrateur

Avancer sur le terrain de la formation/information contre les discriminations pour aider les avancées associatives et politiques sur le terrain des luttes

Les événements qui secouent les banlieues françaises ont confirmé et exprimé le grand écart entre une France qui se proclame « républicaine » et les droits réels ; mais aussi le gouffre entre la jeunesse révoltée et les institutions existantes où les organisations politiques, syndicales dominantes sont souvent « intégrées », réagissant de façon apeurée à l’émergence de mouvements qui leur échappent. De nombreuses associations sont nées depuis plusieurs années en réaction aux discriminations, hors de ce jeu institutionnel, à la fois dans les quartiers et au niveau national. Mais elles sont sans moyens, combattues parfois, atomisées, souvent impuissantes, asphyxiées par les institutions d’un pouvoir qui distribue les subventions et locaux de manière clientéliste. Un nouveau type de mouvement socio-politique est nécessaire, qui soit le produit et l’expression des révoltes des exclus sociaux et des catégories discriminées, en même temps que le creuset d’une recomposition des solidarités et aspirations à un véritable « vivre ensemble » dans une démocratie sociale et politique à inventer. Il ne s’agit pas pour nous de nous substituer à ce mouvement en construction qui prendra du temps, mais d’y contribuer par la mise en commun de nos efforts sur le terrain de la « formation » - comme source d’une conscience critique porteuse d’alternative.

Notre démarche est unifiée par le rejet commun des discriminations, de la ghettoïsation et du racisme et l’objectif d’un autre ordre mondial, égalitaire. Elle implique une volonté d’analyse critique des échecs et des apports de toutes les expériences à prétention universaliste, et des résistances aux oppressions qu’elles ont portées. La conscience, la mémoire, la connaissance de ces expériences et des droits qu’elles ont fait naître, sont essentielles pour construire un avenir basé sur un universalisme qui ne soit pas abstrait et auto-proclamé en cachant de fait des rapports de domination. C’est dire que nous avancerons sans maître à penser, le plus collectivement possible.

Ceci suppose de :
-   mettre les connaissances acquises (savoirs - analyses historiques, socio-économiques, juridiques... - et expériences, pluralistes) contre les inégalités « au service » des associations locales et nationales existantes sur ces terrains de lutte...
-   favoriser l’émergence de nouveaux savoirs issus des pratiques, luttes et engagements de ces mêmes associations, aider à leur formalisation théorique dans le but de participer à l’émergence de perspectives émancipatrices renouvelées...tant il est vrai que les connaissances acquises ont besoin d’être revisitées.
-   être un creuset de rapprochements, de confrontation d’analyses, de convergences dans les résistances éclatées... avec y compris des aides réciproques à la formation pratique d’associations et d’autres outils pédagogiques.
-   Contribuer à la production d’outils de lutte nécessaires aux pratiques militantes.

La démarche proposée s’inscrit dans la durée, elle s’inspire des pratiques issues de l’éducation populaire, en ce sens elle vise à participer modestement à l’élaboration plurielle de savoirs utiles aux associations.

Se sont dores et déjà inscrits dans cette logique pour la préparation de la rencontre le 17 décembre : Mogniss Abdallah, Léonce Aguirre, Karim Azouz, Hamida Ben Sadia, Abdelaziz Chaambi, Nahla Chahal, Ismahane Chouder, Monique Crinon, Bernard Dréano, Alain Gresh, Abdellali Hajjat, Malika Hamlidi-Hosseinpour, Abdelaziz El Jaouhari, Bahija Ouezini, Tariq Ramadan, Saer Saïd, Catherine Samary, Michèle Sibony, Dominique Vidal, Michel Warschawski, Rachid Zrioui...

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